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mercredi 14 décembre 2016 à 14h

2 parties : 1 2

2 rassemblements mercredi Place du Bouffay à Nantes pour Adama Traoré et sa famille

Il y aura deux rassemblements, Place du Bouffay, mercredi 14 décembre en soutien à la famille d'Adama Traoré assassiné par la police. L'un à 14h00 l'autre à 18H00.


De l'espérance de vie pour une personne racisée lorsqu'elle est entre les mains de la police.

Adama Traoré a été tué le 19 juillet à la suite de son interpellation par les gendarmes, alors qu'il était sous leur responsabilité. Toute la gestion de cette affaire, tant par les pouvoirs publics, que la justice, ou les médias met en lumière une vision néo-coloniale des protagonistes. Cellr-ci tend a présenter les personnes racisées/ indigènes comme coupables, fourbes, menteuses, simulatrices, etc. C'est aussi la mise en place de tout un tas de mensonges et d'escroquerie pour présenter ces même populations comme coupables d'office. Pour exemple :

c'est le refus du policier, à la demande du pompier, de retirer les menottes à Adama TRAORE alors qu'il est allongé face contre terre dans la cour de la gendarmerie sous prétexte « qu'il [Adama] simule » alors qu'il est en arrêt respiratoire et qu'aucun geste de premier secours n'a été fait.

c'est « des faux en écriture publique aggravés, dénonciation calomnieuse et modification de scène de crime » fait par des policiers pour couvrir leurs collègues, et empêcher ainsi la manifestation de la vérité.

c'est la falsification de compte rendu d'autopsie pour dire qu'Adama souffrait d'« une infection très grave, touchant plusieurs organes » ce que démentira la seconde autopsie demandée par la famille.

c'est encore et toujours le soutien inconditionnel des hommes politiques à la police tenant à les innocenter malgré la clarté des faits.

Enfin c'est le discours des médias dominants qui relaie celui des politiques et des flics en occultant des données pour présenter d'office Adama comme coupable renforçant ainsi la propagande du gouvernement.

Comme si cela ne suffisait pas , ses frères Youssouf et Bagui, qui réclament, avec leur famille, vérité et justice pour leur frère, viennent d'être incarcérés préventivement après avoir été empêchés d'assister au conseil municipal de Beaumont-sur-Oise le 17 novembre. Que s'est-il passé quelques heures après ce rassemblement devant la mairie, dans le quartier Boyenval où vivent amis et famille d'Adama Traoré ? Là, pour reprendre les termes de la journaliste Widad Ketfi, c'est une véritable « expédition punitive » qui se déroule sous les yeux médusés des habitant-e-s. « J'ai pas compris quand je les ai vus arriver. Je me suis tout de suite mise entre eux et les jeunes pour éviter que ça dégénère mais ils voulaient en découdre. Ils sont sauté sur mon frère et d'autres... » précise Assa Traoré. Tabassé, Samba Traoré a immédiatement porté plainte pour violences de la part d'un agent dépositaire de l'autorité publique. Un autre des jeunes frappé par les gendarmes a lui été interpellé pour...outrage et rébellion. La routine. Ce prétexte est malheureusement devenu habituel et ordinaire. Les responsables de la mort d'Adama, eux, ne sont toujours pas mis en examen. Quelque jours plus tard ce sera au tour de Youssouf et Bagui d'être arrêtés pour outrage, rébellion, et violence sur personne dépositaire de la force publique puis présentés en comparution immédiate le 24 novembre avant d'être placés en détention provisoire jusqu'au 14 décembre, sans que les juges présents ne daignent regarder leurs garanties de représentation.

L'édile de Beaumont, Nathalie Groux, alimente l'acharnement subi par la famille. En effet, ce soir-là, les Traoré et une centaine d'habitant-e-s demandaient en effet à assister, comme c'est leur droit, au conseil municipal qui s'apprêtait à voter sa demande de financement, jusqu'à 30 000 euros, notamment pour la plainte qu'elle voulait déposer contre Assa Traoré : la sœur d'Adama serait poursuivie pour avoir déclaré que « la maire a choisi son camp », en se mettant « du côté de la violence policière ». Une maire qui a par ailleurs relayé sur Facebook, le 13 novembre, un appel aux « habitants de souche » à s'armer pour venir en aide aux policiers...

L'incarcération de Youssouf et Bagui Traoré n'est pas une énième « bavure ». Depuis le début, l'institution judiciaire s'est employée à relayer la version des gendarmes, en même temps qu'à les absoudre. Cette collusion relève à l'évidence d'une décision politique. Le 2 novembre, Bernard Cazeneuve a répondu à l'interpellation d'un député à l'Assemblée nationale, Pouria Amirshahi, en rejetant, sans attendre le résultat des enquêtes en cours, la « mise en cause » du travail des forces de l'ordre. Le 25 novembre, le même ministre de l'Intérieur a apporté son soutien à la maire de Beaumont. Ni le gouvernement ni la municipalité n'ont jugé bon de présenter leurs condoléances à cette famille. Tout cela démontre une détermination des pouvoirs publics, jusqu'au sommet des institutions, à faire taire Assa Traoré, et avec elle toute sa famille, en s'attaquant à ses frères.

Qu'avons-nous là si ce n'est l'expression la plus brutale de l'impunité policière certes, mais aussi, plus généralement, d'un racisme d'État ? L'histoire d'Adama Traoré est celle d'un jeune banlieusard noir, mort asphyxié sur le sol d'une gendarmerie francilienne. C'est celle d'un mensonge d'État, à travers les occultations du procureur Yves Jannier. C'est celle des connivences entre les forces de l'ordre, la justice et certains médias, comme en témoignent les premiers articles qui se contentaient de relayer la version officielle. C'est celle d'un mépris politique, les principaux responsables de ce pays n'ayant même pas daigné s'intéresser à cette affaire...si ce n'est pour apporter leur soutien inconditionnel aux gendarmes. C'est l'histoire d'une justice de classe, néo-coloniale, de pouvoir, qui préfère placer deux jeunes hommes endeuillés en détention plutôt que d'interroger les responsabilités de l'Etat dans le meurtre d'Adama Traore. C'est l'histoire, enfin, d'une famille, de quartiers, de militant-e-s, de luttes, qu'on essaye de briser, de déshumaniser, pour mieux asseoir sa domination. Cette histoire, c'est la nôtre. Comme celle d'hier et celle de demain.

L'hégémonie du système repose en partie sur la domination néo-coloniale, de genre et de classe, ainsi que par des mises en opposition des opprimé-e-s. Refusons que ces logiques morbides se fassent en notre nom, en votre nom.

Contre les politiques qui cherchent à nous dresser les un-e-s contre les autres.

Contre la répression de la solidarité.

Contre le néo-colonialisme et en soutien à la famille d'Adama TRAORÉ.

rendez-vous à 14H mercredi 14 décembre place du Bouffay.

Source : message reçu le 12 décembre 15h - document déposé


autre appel pour 18h :


VÉRITÉ ET JUSTICE POUR ADAMA TRAORE

Le 19 juillet 2016, en fin d'après-midi, Adama Traoré a été assassiné par la Police à Beaumont-sur-Oise. Afin de dissimuler la vérité, le parquet de Pontoise conclut à une mort accidentelle due aux mauvaises conditions physiques d'Adama. Or, une deuxième autopsie prouve qu'il est décédé asphyxié. La famille Traoré demande alors une troisième expertise pour obtenir la vérité sur les conditions de la mort d'Adama qui est, bien sûr, refusée par la Justice. Le lendemain, le Parquet de Pontoise ne trouve rien de mieux à faire que de lancer une enquête contre Adama Traoré bien qu'il soit mort ! L'avocat de la famille signale alors que tous les documents médicaux n'ont pas été transmis au juge d'instruction. Clairement, le parquet a tenté par tous les moyens d'empêcher que la vérité n'éclate. S'en suit la traditionnelle saillie médiatique contre Adama, sa famille et le quartier de Boyenval.

Le cynisme de l'Etat se révèle encore lorsque la préfecture de Police de Paris interdit une manifestation en hommage à Adama. Sa soeur, Assa Traoré, réagit face à l'attitude provocatrice et scandaleuse de la maire de Beaumont qui prend le parti de la Police et insulte la famille Traoré. Humiliation supplémentaire, la maire Nathalie Groux porte plainte pour diffamation. Elle convoque le 17 novembre un conseil municipal pour statuer sur la prise en charge de ses frais de justice dans son procès contre Assa Traoré. Les proches de la famille et leurs soutiens tentent d'assister au conseil municipal qui est, par principe, ouvert à tous et à toutes mais la Police les refoule brutalement à coup de gaz et de matraque. Quelques jours plus tard, ce sont les deux frères d'Adama Traoré, Bagui et Youssouf Traoré qui sont arrêtés puis incarcérés pour outrage, menaces et violences sur agent. Ils restent en détention jusqu'au 14 décembre 2016, date de leur procès.

Toutes ces violences et humiliations faites à la famille Traoré et les multiples punitions collectives imposées aux habitant-e-s du quartier par la Police, militarisée, n'ont rien d'exceptionnel.

A chaque fois qu'un crime raciste est commis par la Police, la violence d'Etat s'abat toujours de la même façon : dissimulation de la vérité, impunité des criminels, et propagande médiatique violente, incisive. C'est une violence purement systémique et raciste. Par cette répression brutale, le harcèlement continu de la Police et de la Justice, le Pouvoir tente ni plus ni moins de faire taire toutes les solidarités et contestations collectives possibles.

De Malik Oussékine à Adama Traoré, toujours le même schéma : l'Etat ordonne, la Police exécute, la Justice acquitte !

En soutien à toute la famille Traoré et leurs proches, en mémoire d'Adama, et pour toutes celles et ceux qui sont morts sous les coups de la Police, pour leurs proches,

Manifestation mercredi 14 décembre à 18h place Bouffay.

PAS DE JUSTICE PAS DE PAIX

source : https://www.facebook.com/events/1822642804614325/