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lundi 19 juillet 2021 (heure non définie)

Adama Traoré, tué par les gendarmes à Beaumont sur Oise le 19 juillet 2016

Déclaration d'Assa Traoré

5 ans après elle accuse

Voilà cinq ans que je demande justice pour mon frère Adama Traoré, mort le 19 juillet 2016, entre les mains des gendarmes de Persan, le jour de ses 24 ans.

Voilà Cinq ans que nous nous battons pour la vérité et la justice. Nous avons perçu un peu de lumière dans ce long tunnel, avec l'acquittement et la libération de mon frère Bagui Traoré, unique témoin de la mort d'Adama, enfermé depuis cinq ans en prison. Une décision qui honore la justice, certes. Mais c'est aussi une décision qui ne nous laisse pas dupes de tout le travail d'enquête que la justice n'a pas voulu faire, depuis cinq ans, pour la manifestation de la vérité dans l'affaire de la mort de mon frère.

Voilà Cinq années d'inertie judiciaire, cinq années de déni de justice, aujourd'hui prolongées par les juges Françoise Foltzer, Anne Ihuellou, et Clément Bourrelly, juges d'instruction à Paris. Ce sont magistrats qui viennent de saisir encore les médecins belges, Frédéric Bonbled, Charles Pilette, Fleur Samantha Benghiat, Jean-Benoit Le Polain de Waroux, pour leur demander de revoir les conclusions de leur dernière expertise, qui pointait pourtant la responsabilité des gendarmes dans la mort d'Adama.

Ce sont ces juges qui leur demandent maintenant, sur leprétexte d'un prétendu dossier d'accident du travail datant de 2014, auquel les parties civiles n'ont même pas accès, de corriger leur expertise. Nous ne lâcherons rien, nous refusons que la justice soit trompée.

Voilà cinq ans que les gendarmes, Romain Fontaine, Arnaud Gonzales et Mathias Uhrin, ont écrasé mon frère Adama Traore en l'écrasant avec le poids de leurs corps.

Voilà cinq ans que les gendarmes Romain Fontaine, Arnaud gonzales, Matthias Uhrin, Nicolas Ouali et Rémi Dozières n'ont pas secouru mon frère Adama Traoré, qu'ils l'ont maintenu menotté face contre le sol de la gendarmerie au lieu de tout mettre en œuvre pour le sauver.

Voilà cinq ans que les gendarmes ont refusé de démenotter mon frère, en affirmant qu'il simulait alors qu'il était en train de mourir.

Voilà Cinq ans encore, que Nathalie Baylot, adjudante au sein de la brigade de recherches de L'Isle Adam, a menti en affirmant qu'Adama avait agressé des gendarmes durant sa fuite.

Voilà cinq ans que Christian Dubois, enquêteur de la section de recherche de Versailles, a diligenté, à la demande du parquet de Pontoise, une enquête contre Adama Traoré sur des faits imaginaires de rébellion, pour justifier les circonstances de son interpellation et de sa mort.

Des années d'inertie et de mensonges, soutenus par le général Christian Rodriguez , directeur général de la gendarmerie nationale, qui a pris fait et cause pour les gendarmes, en refusant de respecter l'enquête en cours ; en faisant pression sur les enquêteurs de l'inspection générale de la gendarmerie nationale qu'il dirige ; en promouvant les gendarmes entre les mains desquelles mon frère Adama est mort.

C'est en effet le général Christian Rodriguez qui a, le 5 septembre 2019, médaillé ces trois agents, en affirmant à tort que le 19 juillet 2016 Adama Traoré les avait violentés. C'est lui qui a affirmé qu'en interpellant, puis en ne secourant pas mon frère, les gendarmes Fontaine, Uhrin et Gonzales avaient fait preuve d'un « engagement remarquable et d'une détermination sans faille qui font honneur à la gendarmerie nationale ».

Des années d'inertie et de mensonges, pendant lesquelles Simon Cahour et Yves Grosset, enquêteurs de l'inspection générale de la gendarmerie nationale, ont délibérément ralenti les investigations.

Des années d'inertie et de mensonges, alimentées par les affirmations erronées d'Alain Proust, Benoît de Wazières et Robert Navarro, médecins experts désignés par les juges d'instruction, qui ont prétendu que mon frère Adama Traoré avait une pathologie cardiaque, alors qu'ils étaient incompétents en cardiologie.

Voilà cinq ans que ces juges d'instructions Françoise Foltzer, Anne Ihuellou, et Clément Bourrelly, refusent de mettre en examen les gendarmes alors pourtant qu'ils ont bien connaissance des cinq expertises médicales affirmant que sans la compression thoracique intervenue pendant l'interpellation du 19 juillet 2016, mon frère de 24 ans Adama Traoré aurait continué à vivre.

Source : https://assatraore.com/declaration-dassa-trao…


Adama Traoré avait 24 ans. Le mardi 19 juillet, c'était son anniversaire.

(article repris du site Desarmons-les)

https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/6Y.nVC9XzgvtBIXbe5vVBg--~A/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjtzbT0xO3c9ODAw/https://media.zenfs.com/fr/article.bfmtv.com/02990e52b318695a880de12900e549a6

Alors qu'Adama marchait avec son frère Baguy dans les rues de Beaumont-sur-Oise, des gendarmes surviennent pour interpeller ce dernier. Sorti sans ses papiers, Adama prend la fuite.

Rattrapé et frappé à la tête, il est placé dans un fourgon de gendarmerie.

On ne sait pas ce qu'il se passe dans le fourgon, mais quand son frère arrive menotté à la gendarmerie, il aperçoit le corps de son frère sans vie, posé à même le sol.

Le procureur Yves Jannier s'empressera évidemment de déclarer qu'Adama est mort d'un arrêt cardiaque, suite à une "grave infection touchant plusieurs de ses organes". Il ajoutera également qu'il est mort suite à un "malaise durant le trajet", mais qu'il n'y a "pas de traces de coups".

Comme toujours, un jeune en pleine forme meurt d'un arrêt cardiaque juste au moment où il est entre les mains des forces de l'ordre. La version policière ne tient pas.

Dans les heures qui suivent la mort d'Adama, les quartiers de Boyenval (Beaumont sur Oise) et de Persan s'embrasent et des affrontements ont lieu avec les forces de l'ordre.

A la maison d'arrêt d'Osny, 81 détenus refusent de rejoindre leurs cellules en fin de promenade et après avoir mis le feu à des draps, en réaction à la mort d'Adama, certains portant sur leurs tee-shirts des slogans à sa mémoire. Les ERIS mettent fin à la rébellion des détenus vers 22h30 et deux "meneurs" sont transférés ailleurs dans la foulée.

Le 22 juillet, entre 2000 et 5000 personnes participent à une marche blanche dans les rues de Beaumont-sur-Oise. La marche alterne moments de recueillements et moments de colère. Des slogans sont lancés : "pas de justice, pas de paix", "justice pour Adama", "C'est la dernière fois, qu'ya un de nos frères qui tombe", "je suis Adama"…

Le soir même, des policiers et des gendarmes viennent interpeller le frère d'Adama à domicile.

Les jours suivants, des manifestations et rassemblements sont organisés dans plusieurs villes : Lyon, Limoges, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Toulouse (22 juillet), Nantes (23 juillet), Strasbourg, Troyes (24 juillet), Lille (27 juillet), Grenoble (28 juillet), Paris Gare du Nord, Le Havre, Dijon, Montpellier, Bruxelles (30 juillet)…

Le 26 juillet, une nouvelle autopsie est réalisée à l'institut médico-légal de Paris, mais la famille demande déjà une contre-autopsie indépendante par le biais de son avocat, Me Frédéric Zajac. Conseillée par d'autres familles de victimes, elle ne compte pas se fier qu'aux experts désignés par la Justice.

L'affaire n'en restera pas là. De nombreuses personnes sont déterminées à ce que ces crimes ne se poursuivent pas impunément.

Source : https://desarmons.net/2016/07/22/adama-traore…


Laissez nous respirer ! Interdiction des techniques policières d'immobilisation mortelles

Pétition par le collectif Vies Volées : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-lais…


Sources d'informations pour les victimes de violences policières et les mort-e-s par les forces de l'ordre :